Pour se soustraire au système seigneurial, les premiers colons de Ripon s'installent en « squatters » vers 1846 au nord de la seigneurie sur des terres bordant la rivière de la Petite‑Nation. Armés d'un solide courage, ils descendent en canot, jusqu'à Papineauville, où, au magasin général ou sur le quai, ils vendent la potasse qu'ils produisent. Ils en rapportent de la farine, du lard et des outils nécessaires à leur installation.
En 1851, au moment de l'arpentage du territoire réalisé par Édouard Leduc de Saint‑André‑Avellin, on compte une vingtaine de familles de colons dont la majorité sont établies sur les rives est et ouest de la rivière de la Petite-Nation, les actuels rangs 2, 3 et 4.
Ripon naît officiellement le 1er janvier 1861 en vertu de la Proclamation de 1855 sur les municipalités qui stipule que le conseil de comté peut précéder à l'érection d'une municipalité « chaque fois qu'un recensement ou une énumération spéciale des habitants d'une place extra paroissiale contient une population de plus de 300 âmes ». Le recensement national de 1861 y dénombrait 609 personnes.
Cette localité se situe à 24 km au nord-ouest de Papineauville en Outaouais et à l'ouest de Saint-André-Avellin, à l'ouest de la rivière de la Petite-Nation. Un bureau de poste ouvert en 1875 porte également ce nom.
L'origine dénominative de la municipalité de Ripon n'a pu être élucidée avec certitude à ce jour. On s'accorde généralement à voir dans son nom celui d'une ville anglaise du canton de York datant du VIIe siècle et célèbre pour sa cathédrale.
La constitution de Ripon en municipalité survient à la suite de sa séparation de Saint‑André‑Avellin sanctionnée par une résolution du Conseil de comté d'Ottawa le 10 octobre 1860. Le fait que la municipalité de Ripon ait été détachée de Saint-André-Avellin explique le nom paroissial qui se veut un hommage à Adrien-Casimir Guillaume, curé de Saint-André-Avellin, qui s'intéressa de près à la fondation de la paroisse. La paroisse de Saint-Casimir de Ripon existait depuis 1858, même s'il faudra attendre en 1880 pour qu'elle soit érigée canoniquement.
On se rappellera que le décret d'érection et le premier livre des minutes du conseil de Ripon ont brûlé dans l'incendie des archives du conseil de comté en 1875 (à Ottawa), comme ce fut le cas pour dix autres municipalités dont entre autres Low, Kazabazua et Mulgrave et Derry.
Durant des décennies, la destruction de ces documents ne causa aucun problème, jusqu'à ce que des citoyens trouvent un prétexte pour ne pas payer leurs taxes. Conscient du problème, le gouvernement du Québec sanctionne, le 19 décembre 1981, la loi 26 confirmant l'existence de ces municipalités et ce, depuis leur date d'érection par le conseil de comté.
Il est à noter que la municipalité de Ripon s'est élargie depuis la fusion entre le village et le canton qui a eu lieu le 3 mai 2000.
Source : Noms et lieux du Québec, Commission de toponymie du Québec, 1994